Plus-value MAGEST sur la dynamique sédimentaire

La condition optimale d’expulsion d’une partie du bouchon vaseux est la conjonction d’une crue soutenue et d’une marée de vives eaux 

(bouchon vaseux en position aval et forte remise en suspension des particules au sein du bouchon vaseux).

La turbidité à Pauillac (estuaire central) est élevée tout au long de l’année et semble peu sensible aux débits fluviaux, sauf lors d'une très forte crue.

Les turbidités mesurées sur les stations amont (Bordeaux, Libourne, Portets) sont beaucoup plus variables. En étiage, elles peuvent atteindre des valeurs moyennes journalières beaucoup plus élevées qu’à Pauillac. Cela s’explique par le fait que, lorsque le bouchon vaseux remonte sur les axes fluviaux, la section est plus faible et le BV se « concentre ».

  • relations bouchon vaseux/débits :

Pas de tendance claire à Pauillac si ce n'est que, lorsque les débits de crue sont forts, il y a alors déplacement du bouchon vaseux vers une zone plus aval de l'estuaire et donc une diminution éventuelle de la turbidité. 
A Bordeaux : aux débits inférieurs à 200 m3/s, la turbidité est maximale : le bouchon vaseux est centré sur Bordeaux. De 200 à 1000 m3/s, la diminution de la turbidité semble linéaire. Au-delà, elle semble augmenter de nouveau (reste à valider), avec l’apport d’eau de crue très turbide.
A Libourne : aux débits inférieurs à 100 m3/s, la turbidité est maximale : le bouchon vaseux est centré sur Libourne. De 100 à 400 m3/s, la turbidité diminue de manière linéaire. Au-delà de 400 m3/s, elle semble augmenter de nouveau, comme observé à Bordeaux et pour une raison similaire.


 

- Si le bouchon vaseux s'engraisse probablement d'année en année (estimation des expulsions hors estuaire inférieures aux estimations des entrées de MAS), l'engraissement est difficilement chiffrable puisque globalement il y a des taux de sédimentation mesurés comme importants (de l'ordre du cm par an) conduisant à la conclusion que l'estuaire s'envase.

- Dans l’état actuel des connaissances, on considère que, dans l'estuaire, il y a de 5 à 6 millions de T de matières en suspension (ce qui est équivalent à ce qui est mobilisé annuellement par les dragages réalisés par le Grand Port Maritime de Bordeaux).

- L’analyse des données de débit et de turbidité depuis le début du XXème siècle montre que les débits d’étiage mesurés à l’entrée de l’estuaire ont significativement baissé. Dans le même temps, le bouchon vaseux remonte plus en amont que par le passé et il stationne plus longtemps dans les sections fluviales.

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